Cinq heures... Cela faisait maintenant cinq heures que j'attendais devant l'entrée de ce foutu magasin. Non mais vraiment, comment pouvait-on rester aussi longtemps dans un même magasin ? En à peine dix minutes, je parvenais moi à trouver ce que je voulais ! Un peu plus longtemps si jamais la vendeuse me plaisait bien et voulait tester la résistance des cabines d'essayage avec moi... Mais certainement pas cinq heures bordel !

Ma sœur avait grand intérêt à avoir trouvé des fringues parce qu'elle allait m'entendre pendant un bon bout de temps sinon. Elle avait encore réussi à me faire sortir de mon bar pour que je l'accompagne au centre commercial, parce que comme toutes vraies filles qui se respectent, sauf cas d'exception majeure, il fallait qu'elle aille trainer dans les galeries marchandes afin de dévaliser tous les magasins attirant son regard. Elle avait déjà trouvé une bonne vingtaine d'accessoires, dont je devais bien évidemment en ce moment même porter les sacs.

Alors que j'avais eu l'espoir, aussi maigre soit-il, que son inspection des galeries avait pris fin, la petite créature qui me servait de sœur avait jeté son dévolu sur un magasin victorien. Étant complètement fana de ce genre de vêtements, ce dont je n'étais pas du tout contre vu la façon dont ça lui allait bien, elle était dans l'obligation d'entrer à l'intérieur afin de faire tous les achats possibles et inimaginables. J'avais refusé dans l'immédiat, sachant parfaitement que j'allais devoir attendre un certain temps avant qu'elle ne fasse son choix, et que j'en avais vraiment ma claque de ce centre commercial. Mais elle m'avait une fois de plus sorti son petit regard de malheureuse accompagné d'un simple : « ce n'est pas très grave, il ne doit pas y avoir grand chose de plaisant de toutes manières... » qui signifiait bien sûr le contraire. Quand elle me sortait ce jeu, je ne parvenais jamais à rester opiniâtre, j'étais dans l'obligation de céder à sa demande, et c'est la raison pour laquelle, après hésitation, je l'avais poussé à rejoindre l'intérieur du magasin de ses rêves. Il n'y avait pas qu'eut des inconvénients à faire ce geste, car j'eus le droit à un de ces adorables sourires heureux et à un bisou sur ma joue de ses petites lèvres toutes douces.

Mais maintenant, je regrettais amèrement d'avoir céder à ses yeux doux. Cinq heures s'étaient déjà écoulées depuis qu'elle avait disparu dans les rayons du magasin. Et bien évidemment, je n'avais aucunes nouvelles d'elle à l'intérieur, n'ayant pas voulu entrer car je pensais cela futile. J'aurais pu la rejoindre maintenant, tenter de la retrouver entre les dizaines de rayons que contenait le magasin, mais j'avais repéré quelqu'un de suspect en face de moi, de l'autre côté de la galerie, qui ne semblait pas apprécier le fait que je porte des lunettes de soleil à l'intérieur de centre commercial.

Il me fixait depuis un moment déjà, et lui avait bien remarqué que je soutenais son regard à travers mes lunettes. Il attendait un mouvement de ma part. Il savait parfaitement ce que j'étais, mais j'étais sûr qu'il ne tenterait rien contre moi au milieu des humains. Moi, cela m'était égal. Je ne me serais pas gêné d'aller le voir pour le provoquer, histoire de voir s'il m'aurait planté son petit pieu dans le cœur devant des tas de témoins. Mais ma sœur était là, dans le magasin derrière moi. Elle pourrait sortir à ce moment là, nous voir nous battre, et la connaissant, elle serait venue m'aider même si je n'en avais aucunement besoin. Je ne voulais pas prendre le risque qu'il lui arrive quelque chose, surtout que cette petite chieuse refusait de porter des lunettes de soleil, trouvant que cela n'allait pas du tout avec ses vêtements. Elle mettait ainsi de manière stupide sa nature de strigoï à la vue de tous les gardiens qu'elle pouvait croiser. Les humains pensaient que ce n'était que des lentilles colorées, vive cette nouvelle innovation, mais les gardiens ne se faisaient pas duper si facilement, et reconnaissaient parfaitement sa nature de « monstre » comme ils aimaient si bien le dire. Même s'il est vrai que la plupart des gardiens qu'elle avait rencontré, n'arrivaient pas à croire qu'un strigoï pouvait avoir l'apparence d'une gamine de sept ans. Qui aurait pu croire ça?

Cependant, je ne pouvais pas non plus rentrer dans le magasin, car il m'aurait suivi, ce qui aurait mis encore plus en danger la petite créature. Je me mis à réfléchir. Oui, ça m'arrivait parfois, même si ces moments étaient rares...
Finalement j'optais pour l'éloigner du magasin, afin qu'il ne s'aperçoive pas de la présence de ma sœur. Affichant mon sourire sarcastique, je me mis à longer l'allée où je me trouvais, marchant d'un pas assuré pour lui montrer que sa présence ne m'évoquait aucune peur, que cela m'amusais même. Comme je m'y attendais, il me suivit, restant de son côté, ne me lâchant pas du regard. Je l'amenais ainsi dans d'autres galeries, ne m'étant pas retenu sur le passage pour lancer quelques regards appréciateurs sur de jeunes femmes, pour enfin arriver dans une allée vide. Ah...enfin un peu de calme...et aucun témoin. Je me dirigeais vers un magasin, qui vendait apparemment des sous-vêtements pour femmes. Hum...choix très intéressant. Je me tournais une dernière fois vers le gardien, et lui faisant signe de me suivre, je pénétrais dans le magasin. Aussi bête soit-il, il me suivit tandis que je partais en direction d'une porte de service...


Je ressortis quelques minutes plus tard du magasin, essuyant du dos de ma main le sang se trouvant encore sur mes lèvres. C'était pas si mauvais, et puis j'avais toujours eu une préférence pour le sang dhampir. Je jetai un coup d'œil à mon bras où trônait une jolie entaille faite par un pieu, mais qui se refermait déjà. Parfait. Tout était réglé.

Levant alors les yeux droit devant moi, je vis à l'entrée du magasin d'en face une jeune fille. Intéressant. Elle regardait l'allée qui nous séparait, et qui était toujours aussi vide.
Je ne savais pas où en était Saraella, mais vu que j'avais du l'attendre déjà plus de cinq heures, et peut être que j'allais devoir l'attendre encore un peu plus, elle ne m'en voudra pas de profiter aussi un peu de cette sortie au centre commercial. Je n'avais pas vu grand monde d'intéressant, mais cette fille avec ce visage presque enfantin me rappelant celui d'Alexia me plaisait bien. Et puis elle était seule, en train d'attendre je ne sais quoi. Pourquoi ne pas aller la voir? Je ne perdais rien, et j'en avais surtout marre de faire la chose la plus intéressante qu'il soit donné, celle de poireauter devant un magasin parce qu'on avait céder à de petits yeux.

Sans réfléchir, je me dirigeais vers la brunette, affichant encore et toujours mon sourire...

Quelques mètres me séparaient désormais de la personne que j'avais l'intention de transformer en jouet pour un moment. Qu'est ce que je voulais lui faire déjà? Hum... Très bonne question. Je ne savais pas exactement quoi faire avec elle. Lui faire peur? Lui faire du mal? L'embarquer de force au bar? Lui faire subir là bas tout ce qu'il pourrait me passer par la tête lorsqu'elle se retrouverait là bas...? Pourquoi pas tout cela à la suite? Oh et puis on verra tout cela une fois arrivé à elle, laissons faire mon imagination débordante!

Arrivant alors à sa portée, je m'arrêtai d'avancer et la fixai longuement. Je pouvais sentir la peur émerger d'elle alors que je n'avais encore rien fais. Ok...cette fille n'était pas normale. Aussi beau sois-je elle devrait plutôt être contente que je sois venue la voir! Non? Mais celle là avait juste l'air d'avoir envie de prendre ses jambes à son cou. Le style bad boy ne devait pas lui plaire, à moins qu'elle fasse partie de ce genre de filles toutes sages et toutes innocentes qui cachent en vérité tant de fantasmes au fond de leur être... Si cela était bien le cas, ce n'était donc que du cinéma son petit mouvement de recul! Et mon égo s'en retrouverait rassuré. Cependant... J'avais bien l'impression que je lui foutais vraiment la trouille, la raison m'étant totalement inconnue.

Récapitulons donc. Il fallait que je fasse marcher mon cerveau pour savoir ce qui n'allait pas avec cette fille. Elle avait eu l'air d'avoir peur dès que je m'étais mis à marcher dans sa direction. Sauf que j'aurais très bien pu être une simple personne venant farfouiller dans les rayons du magasin derrière elle. Mais cette hypothèse, qu'elle soit la bonne ou non, ne l'avait pas empêchée d'avoir peur de moi. Il se pouvait aussi que mon look qui se composait d'un jean noir déglingué, des boots toutes aussi destroy avec un tee shirt noir simple et en bon état au contraire du reste, surmonté par ma veste en cuir noir préférée, ne la rassure pas des moins. Mais dans ce cas là, elle aurait je pense préféré opter pour l'option du ''je me fais la plus petite possible et je fais tout pour qu'il ne me voit pas et qu'il ne voit pas que je le fixe''. C'était donc encore autre chose. Et là dans l'immédiat, tout ce qu'il me venait à l'esprit était que cette fille n'était pas une simple fille. Oui bon... Ma phrase n'avait pas vraiment de sens, mais elle en avait pour moi, ce qui était sans doute le plus important de toutes manières. J'allais de suite vérifier ce qui me trottait dans la tête, même si cela était une très mauvaise idée s'il s'avérait que j'avais bien raison... Mais qu'est ce que c'était bon le danger!

Je m'amusai alors à tourner autour d'elle, tout en la détaillant de haut en bas, n'épargnant aucun endroit de son corps. Ce qu'elle pouvait être petite par rapport à mon imposante carrure! Il me serait très facile de la briser en un instant... Mais pour le moment, tout ce que je voulais savoir était l'endroit où elle pouvait bien cacher ce que je cherchais.

Me remettant face à elle, je fis un dernier pas dans sa direction et rapprochai ma tête petit à petit de la sienne, donnant l'impression que j'allais l'écraser vu la hauteur à laquelle se trouvait la mienne par rapport à la sienne, tandis que mes mains descendaient elle aussi lentement vers son corps. Et c'est alors, que sans la moindre pudeur, je les fis glisser le long de son corps, tout en tâtonnant chaque partie jusqu'à ce que je sente ce que je cherchais : un pieu. Un grand sourire s'étira sur mon visage tandis que je remontai mes mains vers mon visage afin de retirer mes lunettes de soleil pour ancrer mon regard dans le sien et lui sortir un grand :

«BOUH !»

Patty aurait mieux fait de rester sagement à l'académie. Au lieu de suivre n'importe où sa moroï. Toujours disposée à satisfaire les besoins de la blonde en toute circonstance. Dévouée à sa tâche de dhampir mais il avait plus que ça. Patty adorait Prue et ne saurait sans passer plus d'une heure. Et ce fait-là, la blonde le savait et en jouait en permanence. Elle menait par le bout du nez la pauvre dhampir depuis bien des années maintenant. Depuis qu'elles se sont croisées la première fois à l'académie …

Patty irait n'importe où et ferait n'importe quoi pour sa moroï. Comme venir ici, au centre commercial pour que Prue puisse dévaliser tous les magasins sur son passage. Patty n'était pas très enchantée au départ d'y aller mais elle ne voulait pas dire non et la laisser y aller seule … A cause de ça, elle se retrouvait seule face à … Enfin, elle sentait que c'était l'un d'entre eux. Elle ne saurait pas dit comment elle pouvait le sentir mais c'était ainsi.

Elle sentait la peur l'envahir, la figer entièrement. Elle ne pouvait plus bouger. Elle le regardait avancer tel un prédateur vers sa proie … Elle espérait se tromper, que son instinct se trompait. Ce n'était pas ce qu'elle pensait, ce n'était pas ce qu'elle imaginait. Pas ici, pas dans un tel lieu public … Elle espérait tellement qu'elle ai tort que ce soit un de ces playboys qui voulaient s'amuser avec elle. Parce qu'il voyait qu'elle était une proie facile et manipulable …

Elle retint son souffle lorsque le visage de l'inconnu se planta face au sien. Elle fronça les sourcils sans rien dire, laissant faire, priant qu'il ne soit pas ce qu'elle croit qui soit … Malheureusement pour elle, son instinct voyait vrai … Elle ravala sa salive en réprimant un ho !. Il passait ouvertement ses mains sur elle. Quel pervers ! Elle se mit à rougir violemment. Mais quel … Elle n'en revenait pas. Pourquoi la tripotait-il ainsi ?

Elle finit par comprendre en le voyant enlever ses lunettes et faire Bouh ! Elle sursauta, faillit hurler mais se retint pour ne pas effrayer la vendeuse qui venait de passer derrière elle. Son instinct avait raison. Elle aurait préféré que non ! Mais hélas, la vérité était là devant elle …

-Bonjour, monsieur. Fit la vendeuse, en le dévorant des yeux.

Elle s'éloigna vers son comptoir sans quitter des yeux le bel homme sans même s'inquiéter de ces étranges yeux rouges … Normal, les humains ne se doutaient aucunement de l'existence de ces monstres … Mais Patty si … L'angoisse montait en pensant à nouveau à sa moroï qui essayait toute sorte de vêtements dans une des cabines du fond. Patty serra les poings. Elle ne pouvait pas le laisser l'approcher et lui faire du mal.

Elle se mordit la lèvre inférieur, ne sachant quoi faire. Elle ne pouvait décidément pas se battre contre lui, parce de un, c'était un strigoï, qui étaient connu comme étant forts et sanguinaires et qu'une novice ne faisait pas le poids face à l'un d'entre eux et de deux, se battre devant une humaine qui ne cessait de les regarder … Bordel que ça devenait compliqué et qu'elle aimerait se retrouver ailleurs. Elle pourrait fuir mais elle mettrait sa moroï en danger en laissant seule.

Qui savait ? Il n'était sûrement pas seul … Elle espérait que si. Car déjà un c'était déjà assez compliqué comme ça. Et puis que comptait-il faire ? La tuer sur le champs ? Elle essaya de rassembler ses esprits, tremblante, se rappelant les événements récents …

-Que … voulez-vous … ?

Elle n'avait aucune solution devant elle. Allait-elle mourir ? Ici ? Maintenant ? Et Prue ? Non, elle ne le laisserait pas l'approcher et lui faire du mal ! Elle se battra pour la protéger. C'était de la folie mais elle devait résister pour protéger son amie et l'aider à fuir ce monstre ...

En y repensant bien, cette journée shopping que ma sœur avait demandé allait peut être avoir une utilité autre que poireauter devant les magasins en attendant qu'elle se décide à choisir quelles fringues acheter. J'avais pu commencer par faire d'un dhampir mon repas avant de tomber nez à nez avec une autre personne de cette espèce, avec des formes qui m'intéressaient bien plus que celles du premier. Et j'avais en cadeau une vendeuse bavant devant moi. Que demandez de plus pour cette journée qui avait démarrée de façon déprimante?

La petite dhampir que je m'amusais tout juste à mettre mal à l'aise avait piqué un fard lorsque mes mains s'étaient aventurées là où elle ne le désirait surement pas, ou du moins pas pour le moment. Sa réaction face à la découverte de mes yeux avait elle aussi été excellente dans son domaine. Je n'avais pu m'empêcher de laisser s'échapper un rire de mes lèvres avant de venir la narguer.

«Et bien ma jolie...pour une dhampir, je te trouve bien surprise de te retrouver face à ce que tu apprends à combattre dans ta petite école...à moins que tu ne sois encore qu'une simple novice, me trompe-je?»

Je la contournai avant d'avancer de manière féline jusqu'au comptoir où la vendeuse qui s'y trouvait ne me lâchait pas du regard. Tout en la regardant dans les yeux, un sourire accroché à mes lèvres, j'attrapai un stylo. Me saisissant doucement de son poignet, laissant le bout de mes doigts caresser lentement la paume de sa main, j'écrivis sur le dos de cette dernière mon numéro de portable.
Ceci étant fait, je lui adressai un clin d'œil avant de me remettre face à ma principale occupation, qui se trouvait être cette jeune dhampir effrayée.

Elle me demandait ce que je voulais. Oh...pauvre petite chose...si seulement tu pouvais voir les images qui défilaient dans mon esprit à cet instant, toutes les idées qui se succédaient, toutes plus horribles les unes que les autres, et pourtant si drôles pour moi. Je suis sûr que tu n'avais pas même connaissance du quart de toutes ces choses là, aussi innocente paraissais-tu.

«Ce que je veux? A vrai dire, je n'ai encore décidé de rien. J'ai tout un paquet d'idées en tête, mais je ne suis pas sûr que tu désires vraiment en savoir plus pour le moment... Dis moi plutôt, comment t'appelles tu ma jolie?»

Mordillant une branche de mes lunettes, j'attendais patiemment sa réponse, si elle dédaignait y répondre, cela étant moins sûr. En l'examinant un peu plus, elle ne me paraissait absolument pas être de ces dhampirs féroces qui ne se seraient pas gênés pour se jeter sur moi, vendeuse ou pas. Celle ci, n'était même pas encore gardienne, j'en étais quasiment sûr. Est ce qu'elle savait manier son pieu? Et que faisait-elle ici, dans un centre commercial, seule? A moins qu'elle ne l'était pas...

J'allais le savoir dans peu de temps de toutes manières. Je n'avais surement pas l'intention de la laisser repartir tranquillement, si c'est ce qu'elle espérait. Je ne savais juste pas encore si j'allais lui faire du mal ou pas. Peut être allais-je juste continuer à la mettre mal à l'aise pendant un petit bout de temps avant de partir chercher ma sœur et la faire sortir de force de son magasin si elle ne l'avait toujours pas fait. Ou je pourrais aussi bien l'embarquer avec moi et la placer parmi les filles au bar. C'était une idée...pas forcément la bonne car il me faudrait surement la droguer pour qu'elle fasse son boulot correctement là bas, et les filles droguées pouvaient tellement être chiantes...

Pour l'instant, tout ce que je voulais était d'avoir des informations sur elle, histoire que je puisse la retrouver quand je le désirerais si jamais je venais à la laisser partir. Parce qu'il était sûr qu'elle ne partirait que lorsque je l'aurais souhaité, s'enfuir n'étant pas une option que je laissais à sa disposition. Quoiqu'elle pouvait toujours essayé...cela serait très certainement amusant.

Surprise ? Le mot était faible. Elle était plus que surprise. Elle était choquée, apeurée d'être tombé sur un de ses monstres dont on en parlait souvent en cours. Elle en avait encore plus peur depuis ce qui était arrivé à Spokane. D'après Prue, Patricia aurait enfin prit conscience de la réalité qui les entourait et du danger réel des Strigoïs. Malheureusement pour la dhampir, ils existaient bel et bien et faisaient des ravages ou plutôt des massacres.

Et elle avait entendu dire que c'était le sang des dhampirs qu'ils préféraient. Elle ne savait si c'était vrai et ne voulait pas le vérifier, en tout cas. Elle préférait plutôt trouver le moyen de fuir avec sa moroï. Elle réfléchissait tellement qu'elle voyait pointer un mal de tête fulgurant. Elle était paralysée et son cerveau n'arrivait pas trouver une solution potable. S'enfuir en courant, prenant au passage la belle blonde qui se changeait et qui ne comprendrait certainement rien à la situation …

Mauvaise idée car de mémoire, les strigoïs étaient bien plus rapidement que les dhampirs et les moroïs … Patty avait presque les larmes aux yeux. La situation semblait désespérée. Elle était prit piégée … Elles étaient piégées. Et comme le strigoï le faisait brillamment remarqué, elle n'était qu'une novice … Elle n'arriverait pas à lui faire face même si elle y mettrait toute sa hargne et sa force. Elle pensa étrangement à Rose. Rose qui avait combattu et tué des strigoïs …

Patty voulait croire au fait qu'elle pourrait avoir la chance d'arriver à faire pareil. Se leurrait-elle ? Se créait-elle un faux espoir ? En serait-elle capable ? Elle ne répondit pas à la question du Strigoï qui avait déjà la réponse. Vu le manque de réaction de la jeune fille … Elle retint son souffle en le voyant la contourner pour aller voir la vendeuse. Elle pourrait en profiter pour filer, le temps qu'il drague la vendeuse …

Mais il revint aussitôt après. Patty n'aurait pas eu le temps de faire quoique soit même si elle aurait pu … Elle était encore figée. Que voulait faire d'elle ? Se jouer d'elle avant de la croquer ? Rien que d'imaginer se faire vider de son sang, elle en eut un hoquet de d'horreur et de dégoût. Elle fit encore un pas en arrière. Il répondit qu'il avait des tonnes d'idées en tête … Et elle en mettrait sa main à couper que ce n'était pas des idées très … catholiques.

Il lui demanda subitement comment elle s'appelait. Comme si il voulait juste faire connaissance, tout simplement comme pour sympathiser. Elle fit une sale tête, la bouche obstinément fermée. Elle n'allait pas lui dire son prénom et nom pour rien au monde mais quelqu'un d'autre le fit à sa place et son cœur fit une embardée dans sa poitrine. Le sentiment de peur s'accrue en se tournant légèrement sur une blonde plantureuse sortir, habillée d'une magnifique robe de soirée bleutée …

-Patty ! Dis moi, ça me va … ?

Elle se tut voyant le regard effrayé de son amie et de son visage plus laiteux qu'à l'habituel …

-Ben quoi, t'as vu un mort vivant, c'est ça … ?

Elle se tut à nouveau en remarquant l'inconnu. Tout d'abord, presque bavant en commençant par regarder le bas pour monter jusqu'aux yeux … Trouvant l'indice pour savoir pourquoi la dhampir était paralysée de terreur … Elle fit un pas en arrière, l'air étrange. Se disant que c'était impossible …

-C'est … pas vrai … Patty …

Patty bougea enfin, piquée et courra pour se mettre au devant de la moroï qui comprit aussitôt. Elle murmura à la dhampir :

-On fait quoi ?

Patty ne savait que répondre.

-On ferait mieux de fuir … Non ?

Mauvaise idée, Prue … La connaissant, elle allait faire n'importe quoi … encore une fois. Patty ne trouva qu'à murmurer :

-Reste tranquille, pitié …

En gros, ça voulait dire : « reste calme, ne hurle et ne cours pas comme une taré comme t'en a l'habitude lorsque tu vois quelque chose d'horrible ».